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Rochefort

ROCHEFORT

 

L’histoire contemporaine de l’eau à Grenoble est intimement liée à celle des captages du site de Rochefort.

C’est en 1882 que le projet proposé par Monsieur THIERVOZ estadopté par la municipalité Edouard Rey.
En 1885, après deux ans de travaux, le site est équipé des premiers drains qui captent la tranche superficielle             de la nappe souterraine du Drac.

 

Dès la fin du XIXème siècle, le champ des sources de Rochefort pouvait fournir chaque jour 52.000 m3d’eau à  52.000 grenoblois.
A cette époque, Grenoble est la ville d’Europe la plus abondamment pourvue d’eau d’une qualité exceptionnelle.

Dans la seconde moitié du XXème siècle, les pompages industriels, l’exploitation du Drac par EDF, et les besoins  croissants de la population urbaine rendent obsolètes le système d’exploitation.

De 1963 à 1971, d’importants travaux de captage et d’adduction sont donc réalisés.

Ces investissements ambitieux et précurseurs, dotent Rochefort d’une installation moderne et puissante qui, aujourd’hui  encore, reste à la pointe de la technologie.

Le site de Rochefort peut être visité.

 

Une eau de qualité contrôlée et protégée

 

A Grenoble, l’eau du robinet est qualifiée par la DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales) puis par l’ARS (Agence Régionale de Santé) de  « très bonne qualité ».

Le contrôle sanitaire est exercé en lien avec la Direction Hygiène et Santé Publique de la ville de Grenoble.

De très bonne qualité bactériologique, elle est conforme aux normes réglementaires et respecte les seuils (nitrates, fluor, les substances toxiques et pesticides…)

En 2010, 307 analyses ont été effectuées dans le cadre du contrôle sanitaire planifié par l’ARS et 1018 analyses et tests ont été menés par la Régie des Eaux de Grenoble en auto surveillance.

http://www.lexpress.fr

Publié le 16/03/2006  Extraits de l’article

La sécurité est une préoccupation constante. Grâce aux nombreuses caméras de surveillance réparties sur la zone de  155 hectares,      dite «de protection absolue», rien n’échappe aux agents présents vingt-quatre heures sur vingt-quatre au poste de commande.             Ici, l’eau est un trésor jalousement gardé. Napoléon déjà l’avait compris, qui voulait faire de Grenoble une station thermale.

La situation géographique de la capitale des Alpes, nichée entre les massifs du Vercors, de la Chartreuse et de Belledonne, est évidemment responsable de la qualité de son eau. Contrairement aux idées reçues, en haute altitude, l’eau est pure, mais moins propre à la consommation car faiblement minéralisée et dure. «C’est en s’infiltrant par percolation dans la roche qu’elle se charge progressivement en minéraux», explique le directeur de la commission eau et milieux aquatiques de la Frapna Isère (Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature). Arrivée dans la vallée, l’eau subit une deuxième étape: la filtration. «En traversant les couches de sable et de gravier, elle passe par un excellent filtre naturel», poursuit-il. Conservée dans les nappes phréatiques à 10 ou 11 degrés, elle ne contient pas de bactéries et est finalement naturellement minéralisée et potable.

Autre atout: elle est rapidement distribuée. «Avec nos deux réservoirs, nous ne pouvons stocker que 43 500 mètres cubes, l’équivalent d’une journée de consommation moyenne pour l’ensemble de la ville», précise Emmanuelle Coddet, ingénieur, responsable production. Conséquence: l’eau qui coule au robinet des usagers a été extraite au maximum quarante-huit heures auparavant. Tout comme la potabilité naturelle, l’absence de stockage prolongé est une spécificité de la ville. Cela explique que les Grenoblois ne connaissent pas le goût de chlore, privilège défendu bec et ongles, notamment, par le directeur de la Régie des eaux de Grenoble. «La préfecture voudrait que l’on chlore notre eau pour des raisons de sécurité. Je ne vois pas Evian chlorant la sienne! Néanmoins, nous disposons des équipements nécessaires: en cas de besoin, il nous suffit d’appuyer sur un bouton.»

L’absence de traitement permet de réaliser des économies, même si la surveillance du site mobilise 17 personnes. Le bon état du réseau des canalisations, refait à neuf voilà trente-huit ans, au moment des Jeux olympiques, évite en outre d’éventuelles déperditions. Et limite les coûts d’entretien: «Au début de ma carrière, l’inspection de l’ensemble du réseau prenait six ans, se souvient le directeur technique. Aujourd’hui, grâce aux évolutions technologiques, il ne nous faut que trois mois!»

Si l’eau grenobloise est une question à ce point délicate, c’est aussi parce qu’elle est menacée. Les cours d’eau du Sud isérois sont loin d’être purs. En 1978, quelques inconscients tentèrent une traversée de Grenoble à la nage par l’Isère. Leurs combinaisons ne résistèrent pas aux attaques de la pollution et l’aventure se termina à l’hôpital. Aujourd’hui, la situation n’est plus aussi catastrophique. Mais les associations écologistes continuent de se battre: il faut rester vigilant, car les pollutions sauvages sont toujours fréquentes.

Les maires ont le pouvoir de sanctionner de tels abus sur leurs communes, mais  ce contrôle est assez lâche.
En réalité, l’essentiel du contrôle repose sur la DRIRE (direction régionale de  l’industrie, de la recherche et de l’environnement). C’est elle qui est chargée de l’inspection en Isère des milliers d’établissements classés, susceptibles de polluer. Or cette «police environnementale» ne dispose que de 17 inspecteurs… De plus, une grande partie de ces contrôles ne s’effectuent pas de manière inopinée: les entreprises sont prévenues en raison de la «complexité des dossiers». «Depuis la catastrophe AZF, la surveillance des installations à haut risque a été renforcée», assure le  responsable de la DRIRE Isère. Mais beaucoup d’entreprises, peu dangereuses à priori, passent à travers les mailles du filet plusieurs années de suite.

Le long du site de Rochefort coule le Drac, rivière particulièrement polluée. Plusieurs installations classées Seveso (nom d’une directive européenne relative aux risques d’accidents industriels) sont implantées à proximité, dont la fameuse plate-forme de chimie du Pont-de-Claix, située en aval des captages. Ce qui pose la question de la sécurité des nappes phréatiques. Une autre menace plane sur l’eau: l’urbanisation galopante. Bien que limitée dans son expansion par les massifs, l’agglomération grenobloise continue de s’étendre. La pression immobilière s’exerce sur les espaces demeurés vierges, au premier rang desquels se trouve justement le site de Rochefort.

Face à ce danger, la protection du trésor s’organise. 2 300 hectares au sud de Grenoble bénéficient d’un statut privilégié. Toute industrie utilisant des produits chimiques y est interdite, et dans un périmètre plus restreint rien ne peut être construit. Le cœur de ce dispositif: le site de Rochefort lui-même, 500 hectares qui sont propriété intégrale de la municipalité. C’est dans ce périmètre que les trois pompes extraient le précieux liquide. Contre les risques de pollution, la Régie des eaux de Grenoble dispose d’un étonnant arsenal naturel. Les peupliers plantés sur le site protègent de la pollution atmosphérique, l’étanchéité du lit du Drac empêche son eau de s’infiltrer dans les nappes phréatiques et, en dernier recours, un canal artificiel sert de rempart.
Pour l’heure, l’eau de Grenoble demeure l’une des meilleures de France. A tel point que l’idée est née de partager la ressource.

Des chiffres et des litres (année 2006)
240 KILOMÈTRES DE CANALISATIONS.
Capacité maximale de production:
137 600 m3 par jour.
Production moyenne: 42 500 m3 par jour.
Consommation moyenne par habitant:
150 litres par jour.
Teneur maximale en nitrates: 5 mg par litre
(limite de qualité: 50 mg par litre).
Teneur mesurée en fluor: 0,08 mg par litre
(limite de qualité: 1,5 mg par litre).
Teneur en pesticides: inférieure au seuil de détection.
Dureté: eau peu dure (19 °F).
Prix: 0,774 euros le mètre cube (hors taxes et frais d’assainissement).