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Le lac de Paladru

http://www.lacpaladru.com

Caractéristiques

Le lac de Paladru est situé à une altitude de 492,40 mètres NGF. Il s’étend sur les communes de Paladru, Montferrat. Bilieu. Charavines et Le Pin.

Sa longueur est de 5 kilomètres 300, sa largeur moyenne de 800 mètres environ (1 km au plus large) et sa profondeur est de 32 mètres en son milieu. Sa superficie est de 392 hectares, ce qui en fait le cinquième lac naturel de France après le lac Léman, le lac du Bourget, le lac d’Annecy et le lac d’Aiguebelette.

Il est alimenté essentiellement par les précipitations (pluie – neige).

Son exutoire à Charavines est la rivière de la Fure qui se jette dans l’Isère.

Un système de vannes permet de régler le débit d’eau à la sortie du lac en fonction des besoins des usines établies sur le cours de la Fure. Dans la seconde moitié du 19ème siècle, cette rivière alimentait papeteries, aciéries, taillanderies, tissages, etc….

La capacité totale du lac est de 97 millions de m3. Le temps de renouvellement complet de l’eau du lac est estimé à 3,6 années.

Le niveau du lac varie. L’amplitude des variations peut atteindre 2,50 m, ce qui n’est pas sans conséquences sur la flore, la faune et les aménagements riverains.

La faune du lac est l’une de ses grandes richesses. Le marais de La Véronnière au nord, classé «zone naturelle protégée », constitue une des plus belles réserves d’oiseaux du Dauphiné: grèbes, hérons, martins-pêcheurs, canards, sarcelles, macreuses, foulques, cygnes y trouvent abri et nourriture, pour n’en citer que quelques espèces.

La faune aquatique n’est pas moins riche : brochets, carpes, perches, tanches, lavarets, écrevisses, ombles chevalier, truites, etc…, font du lac de Paladru un lieu apprécié des pêcheurs.

On trouve aussi des moules d’eau (anodontes) qui sont hautement toxiques ! Par contre, elles filtrent l’eau et contribuent à la purifier.

La flore aquatique comporte de nombreuses espèces de plantes, dont certaines sont essentielles à la vie du lac et de la faune qui l’habite. A titre d’exemple : les roseaux participent à l’assainissement naturel du lac et abritent les nichées de foulques. Les nénuphars embellissent le lac en période de floraison. Les herbes subaquatiques permettent aux petits poissons de se protéger de leurs prédateurs. Le plancton nourrit les carpes et bien d’autres espèces…

Le lac est un monde vivant, à la fois riche et fragile.

Les roselières du lac sont protégées par un arrêté préfectoral qui interdit toute pénétration et toute destruction des roseaux.

Plantes aquatiques :
– les roseaux (phragmites)
– les joncs
– le nénuphar
– les potamots
– les mille-feuilles d’eau
– le cornifle nageant
– la renoncule aquatique
– la renouée amphibie : plante qui flotte
– le cresson amphibie ou raifort sauvage
– les charagnes : plantes entre mousses et algues
– la massette
– la lentille d’eau
– l’iris des marais

Beaucoup de ces plantes sont devenues très rares, voire disparues, victimes de la pollution des eaux, pollution qui est aujourd’hui enrayée par le ceinturage des égouts.

Mais les nitrates sont encore trop présents.

Poissons :
– Salmonidés :
o L’omble chevalier ; au moment du frai, il devient le « poisson d’or ». Il se nourrit de crustacés microscopiques et de proies vivantes. Les lieux de frai, les omblières, sont situés dans un trou protégé et près d’une source d’eau limpide.
o La truite
– Cyprinidés :
o La carpe : lors du frai, elle saute. Elle dépose ses œufs sur les plantes aquatiques du bord. C’est un poisson omnivore. L’hiver, elle entre en léthargie, ne se déplace pas et ne mange pas.
o La tanche : ses œufs adhèrent aux herbes comme ceux de la carpe.
o Le gardon blanc ou véron. Il dépose ses œufs sur les fonds couverts d’algues ou sur des racines submergées (lieudit La Véronnière). L’hiver, il est endormi dans les profondeurs.
o Le gardon rouge ou rotengle ou rousse
o Le meunier ou chevaine ou chabot
o La brême.
– Esocidés :
o Le brochet. C’est le requin des eaux douces.
– Percoïdés :
o La perche. Ses œufs forment des chapelets blanc-verdâtre sur les pierres du rivage ou sur les plantes aquatiques. Elle est vorace et se nourrit de menus poissons et d’alevins. Elle mange également les libellules. Chez nous, les perchettes s’appellent les « brunes ».
– Anguilles et écrevisses : elles sont devenues très rares.

Oiseaux aquatiques :
– Le canard sauvage
– La macreuse
– La poule d’eau
– Le grèbe
– La mouette
– Le butor
– Les oiseaux de passage : le héron, le vanneau, le pluvier, l’oie sauvage.

Depuis quelques années, le cormoran s’installe et dévore une énorme quantité d’alevins. Bien qu’oiseau protégé, un arrêté préfectoral autorise d’en abattre un petit nombre pour limiter leur nuisance sur les alvins du lac.

Autres animaux aquatiques :
– Le rat musqué qui fait de gros dégâts dans les roselières.

Histoire

Les eaux du lac recouvrent les vestiges de deux périodes d’occupation des rives remontant, l’une à la fin du néolithique (2 700 ans environ avant Jésus-Christ), et l’autre à «l’an mil» (début du XIème siècle). Dans les deux cas, il s’agissait d’habitations construites au bord du lac. Le site du lac est très connu dans le monde des fouilles subaquatiques (Site du muséeFouilles) .

Pour la petite histoire, au début du 20ème siècle la société du lac intente un procès à l’encontre d’un riverain indélicat qui construisait sur le lac. Bien lui en a pris car elle a ainsi empêché la destruction du site des fouilles actuelles.

Le lac de Paladru, qui a longtemps appartenu aux Comtes de Clermont, l’une des grandes familles du Dauphiné, est toujours resté un domaine privé. En 1874, les propriétaires de l’époque ont fondé entre eux une Société Civile, la «Société du lac de Paladru ».
Depuis cette date, cette société gère le plan d’eau.

 

Le lac et ses légendes

Les légendes locales

Quelques récits légendaires concernent plus particulièrement le hameau d’Ars, établi depuis le Moyen Age sur la rive ouest du lac de Paladru (sur la commune de « Le Pin »).

Le premier raconte l’histoire d’un pèlerin auquel les habitants peu charitables refusent l’hospitalité : dans la nuit, les éléments se déchaînent et provoquent l’engloutissement du village. Le second évoque la rupture d’un pacte passé entre les Arsois et le diable (il existe aujourd’hui encore un lieu-dit  » la Grange du Diable » non loin du Pré d’Ars).

Quels sont les fondements historiques de ces légendes ?

Au XVIIIe siècle, on a d’abord découvert les fondations d’une chapelle Sainte-Anne d’Ars.

Au même endroit, des observations plus récentes font également état de la découverte de sarcophages et de céramique médiévale.

Les fouilles archéologiques ont d’autre part apporté la preuve que trois sites littoraux (dont celui d’Ars) ont effectivement été abandonnés vers 1040, à la suite d’une transgression lacustre qui les a ennoyés. Le souvenir de cet événement s’est perpétué dans la tradition orale d’une population qui connaissait les emplacements où l’on pouvait distinguer (et parfois même recueillir avec les filets de pêche) des vestiges sous une faible hauteur d’eau : pieux de chêne, fragments de poterie, objets en bois, outils et armes de fer.

Les recherches historiques ont enfin montré qu’entre 1172 et 1177, les Chartreux de la Silve Bénite en avaient appelé au pape Alexandre III et à l’empereur d’Allemagne Frédéric Barberousse pour défendre leurs intérêts contre la communauté d’Ars. Il est même probable que les moines aient fait incendier le hameau et chasser les habitants d’Ars qui les empêchaient d’accéder à la propriété du lac et à ses ressources halieutiques.

Ces divers éléments indiquent que le légendaire local s’est nourri de faits réels, à la fois fondés sur les caprices de la nature (l’inondation du XIe siècle) et sur la destruction du village d’Ars (vers la fin du XIIe siècle). Deux événements que les Chartreux, qui cherchaient à disposer du « désert » le plus large possible autour de leur monastère, ont récupérés à leur profit en les attribuant à une intervention divine

Eric Verdel   ingénieur de recherche  directeur des fouilles du site de Colletiéres

 

http://www.museelacdepaladru.com

Dès le néolithique, les bords du lac de Paladru sont habités, avec le site dit des Baigneurs à Charavines. Ce n’est qu’à l’époque romaine que les hommes se réinstallent sur les rives du lac de Paladru, longtemps restées inoccupées. Puis, dans les premières années du XIe siècle, des chevaliers paysans occupent les bords du lac et édifient des habitats fortifiés.
Après l’abandon de ces sites lacustres, apparaissent les mottes castrales (châteaux de terre et de bois). Des châteaux leur ont ensuite succédé.

 

Pour en savoir plus sur

LE SITE NÉOLITHIQUE DE CHARAVINES – LES BAIGNEURS – LAC DE PALADRU
ISÈRE, France

Allez à cette adresse :

http://aimebocquet.perso.sfr.fr/charaouv0.htm