Malgré le ciel chargé et les menaces de pluie, ils sont onze à être venus : Christiane, Claudine, Jacqueline, Joëlle, Simone, Sylvie, une amie de cette dernière : Marie et son chien Caramel, Jean, Michel, Paul et Jean-Michel.
Embarquement dans les véhicules, direction Pont-de-Claix et Laffrey, agglomération à la sortie de laquelle (en allant vers Gap) le départ sera donné.
Le groupe se propose de grimper vers le Lac Mort et d’en effectuer le tour. Les itinéraires d’accès pédestre au lac sont multiples, et les guides hésitent à définir le leur.
On fera donc quelques va-et-vient propices, il est vrai, à l’échauffement et même au réchauffement de nos corps engourdis. On ne tarde pas à se dépouiller des vêtements superflus de l’altitude 910 dans la montée vers La Pivodière (925 m) puis Les Allards (932 m), lieux pleins de charme qui pourtant, sous la brume et dans la profondeur humide et sombre du sous-bois, ont un aspect un peu sinistre.
Au lieu-dit Les Bigeards (1050 m) et sur les hauts des Bigeards, à 1060 m, point culminant de notre balade, la température est fraîche, le ciel couvert, mais pour l’instant pas de pluie. C’est en somme un temps idéal pour marcher. Suit une longue descente en lacets à travers la forêt, sur un sentier tapissé d’une bouillie de feuilles mortes et de cailloux inégaux, un ensemble plutôt glissant qu’il convient d’aborder prudemment. Le chemin aboutit sur les berges du Lac Mort, à hauteur d’un château de maître soigneusement sécurisé. C’est l’heure du pique-nique. Installation confortable près de la rive, sur un plan incliné en béton pouvant servir tout à la fois de siège et de reposoir pour la sieste. Le soleil vient de percer l’épaisse couche de nuages et réchauffe agréablement nos carcasses plus ou moins frigorifiées.
Le repas avalé, nous poursuivons notre marche et remontons vers Les Tibanes (940 m), Les Effores (970 m), La Croix du Molard (976 m), avant de bifurquer sur la gauche et de redescendre vers le Lac Mort (940 m), sur l’extrémité opposée à celle où nous avons pique-niqué. Aux Allards ( 932 m), nous retrouvons l’itinéraire du matin et le suivons en sens inverse.
La découverte du jour sera le camp des Vitiaz, fondé en 1934 par une communauté orthodoxe de Russes Blancs qui parvinrent à s’exiler et à se fixer en France. Leurs descendants, avec lesquels nous conversons, reçoivent et encadrent aujourd’hui des enfants et adolescents qui viennent y passer leurs vacances… en uniforme et sur les bases du scoutisme. Ils seront 120 en juillet et 70 en août. Leurs tentes sont déjà montées. Une croix orthodoxe orne l’entrée du camp.